En résidence d'artiste au collège pierre de ronsard,

la photographe Sophie Chausse a proposé à différentes

classes de travailler sous forme d'atelier d'écriture et

de dessin.

Les élèves étaient invités à s'inspirer de photos prises

dans leur collège pour écrire des textes décalés et les

illustrer.

vendredi

l'invasion manquée

Lorsque l'on sortait de notre système solaire par l'intermédiaire d'un
trou noir, on pouvait aboutir, à condition de choisir le bon chemin, dans
un nouvel univers fort différent du notre.
Cet univers se composait d'une multitude de planètes à l'atmosphère invivable. Cependant, elles étaient chacunes entourées de divers anneaux qui tournaient
autour d'elles à une vitesse affolante.
Sur ces anneaux vivaient des etres absolument tous identiques, qui ne
présentaient pas, contrairement aux humains, le moindre trait particulier.
De plus, leur taille était d'une petitesse effrayante : leur lilliputisme
était tel qu'aucun instrument humain n'eut pu la distinguer. Les anneaux à
la surface desquels ils habitaient, étaient des dizaines de milliards de
fois plus grand qu'eux, mais ces etres vivants se reproduisaient en de grandes
quantités fort encombrantes : chaque jour, une centaine de nouveaux boulis –
car tel était leur nom – naissaient de chaque bouli.



Ils grouillaient désormais sur chaque anneau; leur survie était menacée par
cet excés de boulis et la vie devint impossible tant il manquait d'espace et
de ressources vitals. Toutes les solutions avaient été entreprises pour conserver
l'espèce, dont la limitation des naissances. Malheureusement, cela ne suffit
pas car il était trop tard et les boulis se trouvaient en excés absolu. De plus,
ils vivaient si longtemps – de cent à trois-cent ans – que la mort de certains
boulis n'était pas envisageable pour «libérer de l'espace».
Un plan s'imposa alors comme le seul plan utile : les boulis chercheraient
ailleurs. Trois mois après cette décision, cinq-cents mille milliards de
boulis partirent dans l'univers à la recherche d'autres mondes. Aprés cinq
semaines de voyages, ils franchissaient un trou noir. Trois semaines aprés,
ils s'arrêtèrent en orbite de la planète Terre.

La Terre leur semblait d'une immensité infinie. Toutefois, ils perçurent grâce
à un sens un peu particulier (que les humains ne possaidaient guère) que cette
planète avait une atmosphère acceuillante. Aprés huit jours de réflexion intense,
ils persèrent cette atmosphère et pénétrèrent au sein de cette planète.

Malheureusement, ils s'aperçurent vite qu'ils s'étaient trompés. Alors qu'ils atterrissaient en pleine forêt, leurs vaisseaux commencèrent par éclater dans un fracas monstre. Puis, chaque bouli se mit à grossir de manière diforme et ils ressemblèrent bientôt à des verrues monstrueuses à la fois verdâtre et rouge-sang.
A ce moment, des hommes passèrent ; ils furent asphyxiés par l'odeur noséabonde
que dégageaient les boulis. Très vite, bien que les boulis ne mesuraient toujours
pas une fort grande taille, la Terre entière subit la destruction qui s'opérait sur les boulis. Ainsi, avant que les hommes ne fussent tous achevés, la Terre explosa à cause des cris déchirés des boulis agonisant. Une onde de choc parcourut alors l'univers tout entier, ainsi que les autres univers, dont celui ou habitaient les boulis qui n'avaient pas immigré.
Ainsi, ils furent aussi achevés, et on ne dut plus jamais songer à libérer de l'espace... En voulant envahir d'autres planètes, les boulis avaient tué les leurs
et l'univers tout entier.

un texte de Matthieu Basselier 3A * illustré par Lorenzo Cossu 4E

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