En résidence d'artiste au collège pierre de ronsard,

la photographe Sophie Chausse a proposé à différentes

classes de travailler sous forme d'atelier d'écriture et

de dessin.

Les élèves étaient invités à s'inspirer de photos prises

dans leur collège pour écrire des textes décalés et les

illustrer.

dimanche

p h o t o 1 * l a c a n t i n e



samedi

La petite goutte d’eau






C'est l'histoire d'une petite goutte d'eau qui vivait dans un radis.
Un jour, elle voulut partir. Elle fit un long voyage sur le désert
plateau et elle arriva devant quelque chose qui ressemblait à une
fourchette. Mais elle ne savait pas ce que c'était ; elle l'appella
"la catapulte géante" elle sauta dessus et arriva dans un bateau pain.
Comme elle avait trEs,trEs,trEs faim, elle commença à le manger et le
bateau se transforma en cochon volant.
Elle monta dessus. Il l'emmena devant sa maison radis mais comme elle
ne voulait pas y retourner, elle croqua dans le cochon volant. Il se
transforma en hamburger gÈant.






Elle sauta dessus et arriva dans un endroit tout blanc,un endroit vide.
A chaque fois qu'elle avençait, la ville apparaissait. Au bout d'un moment
le ciel devint tout noir.
Elle eut très peur, elle courut, courut, et arriva sur un champignon. Elle
y rencontra une autre goutte d'eau qui avait toujours rêvé de partir de son
champignon mais qui n'avait jamais osé. La petite goutte d'eau lui dit que
c'était possible de partir. "Cherchons notre catapulte gÈante" lui dit-elle.
Elles regardèrent autour d'elles et apperçurent une tige de fougère coincÈe
dans le champignon.
Elles sautèrent dessus et furent projetées sur un bout de bois qui dévalait
un torrent. Le bout de bois se coinça dans un barrage de castors, le choc les
projeta sur un castor qui rejoinait la terre ferme. Le castor qui etait trempé
se secoua pour se sécher et les deux petites gouttes d'eau atterrirent sur une
vache qui broutait de l'herbe.
Comme à son habitude la vache se secoua pour faire partir les mouches et les
deux petites gouttes d'eau se retrouvèrent sur le dos d'une mouche.
La mouche s'envola telle une mouche de course.
Miracle, elles se retrouvèrent dans le ciel, elles en avaient toujours rêvé !!!
Les deux petites gouttes d'eau décidèrent d'habiter dans un nuage, et de se
laisser porteEr par les vents tout autour de la terre!!!


un texte de Diane-laure Mussy 6e * illustré par Emma Chavatte 6E et Noemie Benaroch 4E

vendredi

l'invasion manquée

Lorsque l'on sortait de notre système solaire par l'intermédiaire d'un
trou noir, on pouvait aboutir, à condition de choisir le bon chemin, dans
un nouvel univers fort différent du notre.
Cet univers se composait d'une multitude de planètes à l'atmosphère invivable. Cependant, elles étaient chacunes entourées de divers anneaux qui tournaient
autour d'elles à une vitesse affolante.
Sur ces anneaux vivaient des etres absolument tous identiques, qui ne
présentaient pas, contrairement aux humains, le moindre trait particulier.
De plus, leur taille était d'une petitesse effrayante : leur lilliputisme
était tel qu'aucun instrument humain n'eut pu la distinguer. Les anneaux à
la surface desquels ils habitaient, étaient des dizaines de milliards de
fois plus grand qu'eux, mais ces etres vivants se reproduisaient en de grandes
quantités fort encombrantes : chaque jour, une centaine de nouveaux boulis –
car tel était leur nom – naissaient de chaque bouli.



Ils grouillaient désormais sur chaque anneau; leur survie était menacée par
cet excés de boulis et la vie devint impossible tant il manquait d'espace et
de ressources vitals. Toutes les solutions avaient été entreprises pour conserver
l'espèce, dont la limitation des naissances. Malheureusement, cela ne suffit
pas car il était trop tard et les boulis se trouvaient en excés absolu. De plus,
ils vivaient si longtemps – de cent à trois-cent ans – que la mort de certains
boulis n'était pas envisageable pour «libérer de l'espace».
Un plan s'imposa alors comme le seul plan utile : les boulis chercheraient
ailleurs. Trois mois après cette décision, cinq-cents mille milliards de
boulis partirent dans l'univers à la recherche d'autres mondes. Aprés cinq
semaines de voyages, ils franchissaient un trou noir. Trois semaines aprés,
ils s'arrêtèrent en orbite de la planète Terre.

La Terre leur semblait d'une immensité infinie. Toutefois, ils perçurent grâce
à un sens un peu particulier (que les humains ne possaidaient guère) que cette
planète avait une atmosphère acceuillante. Aprés huit jours de réflexion intense,
ils persèrent cette atmosphère et pénétrèrent au sein de cette planète.

Malheureusement, ils s'aperçurent vite qu'ils s'étaient trompés. Alors qu'ils atterrissaient en pleine forêt, leurs vaisseaux commencèrent par éclater dans un fracas monstre. Puis, chaque bouli se mit à grossir de manière diforme et ils ressemblèrent bientôt à des verrues monstrueuses à la fois verdâtre et rouge-sang.
A ce moment, des hommes passèrent ; ils furent asphyxiés par l'odeur noséabonde
que dégageaient les boulis. Très vite, bien que les boulis ne mesuraient toujours
pas une fort grande taille, la Terre entière subit la destruction qui s'opérait sur les boulis. Ainsi, avant que les hommes ne fussent tous achevés, la Terre explosa à cause des cris déchirés des boulis agonisant. Une onde de choc parcourut alors l'univers tout entier, ainsi que les autres univers, dont celui ou habitaient les boulis qui n'avaient pas immigré.
Ainsi, ils furent aussi achevés, et on ne dut plus jamais songer à libérer de l'espace... En voulant envahir d'autres planètes, les boulis avaient tué les leurs
et l'univers tout entier.

un texte de Matthieu Basselier 3A * illustré par Lorenzo Cossu 4E

jeudi

les Badabouldous







Il était une fois des êtres qui étaient ronds et roses.
Ils habitaient dans un pays lointain dont l’existence était ignorée de tous.
On les appelait les Badabouldous.
Les murs de leurs maisons étaient constitués de la peau de leurs ancêtres. Le village était composé de différentes couleurs, du jaune sur les arbres, du rouge sur le sol, un ciel orange et un volcan tout vert qui trônait au plein milieu du village.
Il n’y avait pas de rose dans ce village, cette couleur était celle de la peau des Badabouldous.

Un jour, des êtres violets apparurent et décidèrent de s’installer dans le village des Badabouldous.
Surpris et mécontents, ces derniers voulurent les mettre dehors et leur déclarèrent la guerre.
A l’issue de celle-ci, les Badabouldous furent vainqueurs et les êtres violets, humiliés, partirent.

Un autre jour, des êtres oranges apparurent et décidèrent à leur tour de s’installer dans le village.Personne ne les connaissait. Une nouvelle guerre commença.Les êtres oranges étaient tellement laids, que les Badabouldous, écoeurés, avaient fini par abandonner le combat. Seul leur chef, voulant protéger le village jusqu’au bout, allait les combattre seul. Il leur lança des fourches, des pierres, des boulets, jusqu’à tuer le dernier.

Mais d’autres êtres oranges arrivèrent. Ceux-ci étaient invincibles. Ils ne pouvaient jamais mourir. Chaque jour ils revenaient, se battaient, encore et encore.
Un jour, il y eut un grand choc. Le volcan, éteint depuis des siècles, avait été réveillé par toutes ces guerres.
Il explosa, recouvrant entièrement le village et ses habitants d’une lave verte et gluante.
Il n’y eu plus rien, plus d’arbres, plus de maisons, plus de guerre mais plus de Badabouldous.

Ce fut la fin du monde pour les Badabouldous.




un texte de Maurane Uzan-6E * illustré par Eugénie Henry-6E

samedi

Le monde silencieux

Je regardais mon repas depuis dix minutes sans y toucher. Je ne voulais pas que mes grands-parents se sentent vexés, car d’habitude, j’adore les radis mais là, je n’avais vraiment pas faim.
- Alors ? s’étonna grand-maman. Tu n’aime plus les radis ?
- Si, grand-maman, mais je pas faim.
- Quelque chose te tracasse ?
- Non, non… Ne t’inquiète pas, la rassurais-je.
Elle me permit de quitter la table, non sans me lancer un regard inquiet. Je sortis de la pièce et me rendis dans le jardin, pensive…
En réalité, quelque chose me dérangeait. Je me rappelais très clairement de tout ce que m’avais dit Gaël, pas plus tard qu’hier : « Ela, il faut que je te montre quelque chose ! »

Je l’avais suivi jusqu’à la chose qu’il tenait à me faire voir. Ça se trouvait assez loin du village, au fin-fond de la forêt. Nous avons dévalé un nombre incalculable de sentiers pour arriver, enfin, dans une petite clairière isolée, cachée derrière de grands buissons de ronces. Au centre se dressait un grand chêne majestueux.



« Nous sommes arrivés, déclara mon ami. »
Ne disant mot, je m’avançai dans la clairière et, je m’arrêtai net. Une sorte de tourbillon était apparu devant le tronc de l’arbre. On pouvait deviner les formes d’un paysage dans cette drôle de chose. J’en restai stupéfaite. Gaël me demanda :
« Alors, qu’en dis-tu ? »
Encore ébahie par cet étrange spectacle, n’arrivant pas à en décrocher les yeux, je mis du temps à lui répondre.
- Qu’est-ce que c’est ?
- J’en n’en sais absolument rien ; je l’ai découvert ce matin en me promenant. J’attendais que tu viennes avec impatience pour te faire part de ce prodige. Et pour que tu l’explore avec moi.
- L’explorer ?
- Regarde…
Gaël s’engouffra dans le tourbillon en me tirant par la manche de mon pull. Je n’en crus pas mes yeux. Le tourbillon nous aspira ; j’entendais le vent souffler à mes oreilles. Partout autour, une lumière aveuglante m’obligeait à fermer les yeux.

Soudain, le silence se fit et j’ouvris les yeux. Mon souffle fut coupé : devant moi s’étalaient des collines verdoyantes. Une douce brise soufflait et semblait caresser l’herbe, éclairée par le soleil. Le soleil… Je levai les yeux et m’aperçut qu’il était bleu ! Pourtant, ses rayons étaient bien dorés. Je me rendis compte d’une autre anomalie : il n’y avait aucun bruit. Partout, le silence. Je me tournai vers Gaël pour lui demandait ce que cela signifiait. Aucun son n’en sortit. Gaël m’adressa un sourire gêné et haussa les épaules. Puis, sa main tenant toujours la mienne, il m’entraîna. Nous marchâmes ainsi pendant une heure à peu prés, visitant les forêts, les collines, tout ce qui nous entourait… Nous nous arrêtâmes finalement devant un lac et nous allongeâmes dans l’herbe. Un oiseau se posa près de nous. Mais il ne fit pas ce bruissement d’ailes qu’il aurait dû faire. Décidemment non, je ne m’y habituerais jamais ! Nous restâmes ainsi allongés, regardant le soleil décliner à l’horizon et virer au vert !
Dans ce silence, sous cette brise fraîche, les yeux dans les étoiles qui constellaient le ciel à l’infini, -ce dernier maintenant turquoise- nous étions bien. Nous n’avions pas besoin de mots pour communiquer. Un regard suffisait. Gaël se redressa finalement ; je l’imitai à mon tour, à regret.
Nous revînmes lentement, jetant un dernier coup d’œil sur les paysages nous entourant, comme si nous voulions nous imprégner à jamais de cet instant. Les collines avaient dans cette lumière turquoise, une teinte mystérieuse… Nous retrouvâmes le tourbillon et nous en allèrent, lançant un dernier regard derrière nous, n’ayant aucune envie de retourner dans l’autre monde. Quand nous fûmes de l’autre côté, mes oreilles bourdonnèrent, retrouvant le bruit. Nous rentrâmes, sans dire un mot.


Maintenant, je suis là à attendre que Gaël vienne. J’entends les oiseaux chanter dans le jardin. Et je reste, sans bouger…
Tout à coup, la sonnette retentit. Je vais ouvrir ; Gaël est là… Je lui souris et me jette dans ses bras. « On y retourne? me souffle-t-il à l’oreille.
- Je n’attendais que toi pour y aller ! »
Nous courûmes jusqu’à l’endroit et entrâmes dans le tourbillon. Rien n’avait changé. Nous partîmes dans une autre direction que la dernière fois. La sensation que j’avais ressentie l’autre fois quand je m’étais rendu compte qu’il n’y avait pas de bruit était toujours aussi étrange. Mais tout était parfait…

Mais, quelques fois, cela était frustrant de ne pas pouvoir communiquer. Ici, on était sourd. Je comprenais enfin ceux qui ne peuvent pas parler, ceux qui ne peuvent pas entendre. Je comprends comment cela peut être dur à certain moment et pourtant si bien à d’autre. Je vois qu’ils ressentent mieux que quiconque ce qui nous entoure et ce que nous ne pouvons pas voir.
Je ne veux plus partir. Si je pouvais vivre ici je le ferais. Je ne m’en irais jamais.

Nous nous promenâmes comme la veille puis rentrâmes. Nous revînmes tous les jours pendant trois semaines.
Un jour, alors que nous nous trouvions devant le tourbillon, il se mit à pleuvoir. Nous étions à l’abri sous le couvert des feuilles. Mais bientôt des éclairs apparurent.



Nous ne pouvions plus sortir de la clairière, pris au piège par les ronces. Nous courûmes vers le tourbillon mais nous nous heurtâmes à celui-ci. Nous étions enfermés. Un éclair éclata et il fit brûler une des branches du grand arbre. D’autres fusèrent du ciel et nous aveuglèrent. Nous tombâmes. Les buissons de ronces s’enflammèrent. Nous tentâmes de nous glisser vers le tourbillon. En vain.
Nous sommes encerclés par le feu. Nous allons mourir. Pourtant tout autour de nous est magnifique. D’une beauté dangereuse. Apocalypse…
Nous avons trouvé un autre monde. Quelque chose d’extraordinaire, que bien des gens auraient voulu trouver.
Nous allons mourir. Et pourtant je ne suis pas triste, je ne ressens plus rien. Je veux seulement m’imprégner de la magie qui nous entoure. Ma vie aura été, certes courte mais belle. J’aurais été entourée d’amour, et vu des choses incroyables.
Nous allons mourir. Je sens la vie partir peu à peu. J’attrape la main de Gaël. Je tourne mon visage vers le sien et lui souris. Il me rend ce sourire. Le feu rampe vers nous. Je le sens, tout près. La chaleur devient intenable. Gaël a fermé les yeux ; je l’imite à mon tour. Je me serre contre lui. Il fait chaud.

Soudain, plus rien. J’ouvre mes yeux. Le feu a disparu ; je vois Gaël qui se redresse. Nous ne comprenons pas. Le jour revient aussi vite qu’il est parti. N’était-ce qu’un rêve ? J’ai la certitude que non. Un oiseau crie, il passe devant nous. Ce n’est pas un simple oiseau : c’est un griffon comme il y en a dans les livres que j’ai lu. Il s’arrête et se pose sur une branche du grand arbre. Il nous regarde tour à tour nous relever. Quand nous sommes sur pieds, il semble nous faire un clin d’œil puis s’envole et disparaît.
Un bruit retentit : le tronc du grand arbre se brise en deux. Mais les deux côtés ne tombèrent jamais au sol : ils se volatilisèrent. Mais nous n’avions pas fini d’être surpris : un autre arbre poussa à l’emplacement exact où était situé l’autre. Il poussa jusqu’à devenir grand comme l’ancien. Un tourbillon bleu apparaît devant son tronc.
Ebahis, nous ne pouvons plus parler. Qu’est-il donc arrivé ? Puis, Gaël se tourne vers moi.
« Et si nous allions l’explorer ? »

En souriant, il me prit par la main et m’entraîna dans le tourbillon.




texte de Milena Djelic 4E * illustré par Sumaya Moussaoui 6E et Rafaël Eller Dull 4E